Pour ce projet de 150 logements collectifs à Eysines l’enjeu n’est pas de prolonger la ville. Il s’agit au contraire de créer les moyens d’existence d’une opération de logements sur un site n’ayant pas comme vocation initiale d’accueillir des résidents.
Dés lors notre approche a été pragmatique. Il s’agit d’analyser et de questionner le site pour en déterminer les contraintes et les potentialités. La parcelle proposée bénéficie d’une visibilité stratégique. Elle se situe le long de l’avenue du Médoc, au milieu d’une zone d’activités.
Il y a, à cet endroit précis un double objectif. D’abord, signifier la mutation future du quartier avec la réalisation de la ZAC de Carés Cantinolle. Ensuite, identifier qualitativement l’entrée sur la commune d’Eysines depuis la rocade et la route de Lacanau.
Une des difficultés du terrain proposé vient de son rapport au sol. Le contexte avoisinant se caractérise par une forte présence minérale dédiée au stationnement. L’enjeu dans un tel environnement est donc de réussir à ce que les futurs résidents s’approprient ce nouveau territoire. Nous proposons de surélevé le rez de chaussée. Il est dès lors possible de traiter physiquement la séparation entre public et privé.
Dans cette zones commerciale, il est difficile de proposer un habitat délibérément tourné sur son environnement. Sur toute cette strate basse, qui se développe depuis le sol jusqu’une altimétrie de 8 m, nous préconisons au contraire d’orienter les logements sur un cœur d’îlot que nous serons plus à même de maitriser. C’est un paysage reconstitué que nous souhaitons développer. L’idée est celle de la forêt. Un silvarium apaisant qui permet ainsi à chacun de basculer dans un nouvel univers.
Une fois dépassé l’altitude plancher de 10 m, il devient possible d’ouvrir de véritables vues sur le grand territoire. L’horizon est maintenant dégagé. Nous proposons donc dans ces étages supérieurs des typologies de logements capables de profiter au mieux de ce potentiel extraordinaire.